Dans le domaine de la construction, chaque choix compte. Lorsque vous entreprenez un projet, la sélection des matériaux devient une étape cruciale… Et souvent très prise de tête !
Au beau milieu des ces possibilités infinies, les matériaux biosourcés ne sont pas simplement une option parmi d'autres, ils représentent une véritable révolution dans le secteur de la construction. Non seulement ils s'inscrivent dans une démarche écologique en réduisant leur empreinte carbone, mais ils vont bien au-delà. Si leur utilisation offre des avantages considérables pour la santé de la planète, elle améliore également notre bien-être personnel et celui de nos clients.
Commençons par définir ce qu’est un « matériau biosourcé »
Un matériau biosourcé est issu de matières premières renouvelables d'origine biologique, végétale ou animale. Ces matériaux sont dérivés de ressources naturelles telles que le bois, la cellulose, le chanvre, le lin, la laine de mouton, le coton, les résidus agricoles, les huiles végétales, etc. Ils se distinguent des matériaux traditionnels dérivés de ressources non renouvelables comme le pétrole, le charbon ou les minéraux. Les panneaux Acoustix, composé d’anas de lin et de carton recyclé, sont donc des matériaux biosourcés.
La caractéristique principale des matériaux biosourcés est leur capacité à être régénérés naturellement sur une échelle de temps relativement courte, ce qui contribue à réduire l'empreinte carbone associée à leur production. Ces matériaux sont souvent utilisés dans la construction, l'isolation thermique, l’isolation acoustique, la fabrication de meubles, les emballages, les textiles… Offrant des alternatives plus durables et respectueuses de l'environnement par rapport aux matériaux conventionnels.
Les matériaux biosourcés belges
En Belgique, des initiatives remarquables émergent, stimulant la production d'isolants biosourcés. Une étude récente menée par Buildwise (anciennement CSTC), Embuild Wallonie et Embuild Brussels illustre cette évolution, soulignant les progrès dans cette voie prometteuse.
Sur la carte ci-dessous, découvrez tous les producteurs d’isolants biosourcés situés sur notre territoire :
Quels sont les freins à l’utilisation de matériaux biosourcés ?
Cela va sans dire, qui dit changement, dit défis. Et les défis que rencontre aujourd’hui l’avènement des matériaux biosourcés sont nombreux. Comme le dit le dicton, « Rome ne s’est pas faite en un jour »… C’est à force de travail, de collaboration et de motivation que nous y sommes parvenus.
Petit tour d’horizon des freins recensés et des solutions mise en place :
Certains isolants biosourcés sont encore importés car la Belgique ne produit pas des isolants comme la fibre de bois et le liège.
➡️ Les réseaux de distribution ne cessent de se déployer, intégrant des réseaux spécialisés comme Ecobati, de nouveaux acteurs tels que Natura Mater, et des distributeurs expérimentés comme Carodec. Ce qui permet aux producteurs européens de proposer leurs matériaux sur le sol belge et d’ainsi développer l’offre au grand public.
Une analyse des prix révèle les surcoûts associés à l'utilisation des matériaux biosourcés par rapport aux isolants minéraux tels que la laine de verre et de roche, ainsi que par rapport aux matériaux issus de la pétrochimie tels que le polyuréthane et le polystyrène.
➡️ Prenons en exemple l’explosion des prix du PUR/PIR de ces derniers mois... Faisant des isolants biosourcés, dont le prix ne bouge pas, une option plus qu’envisageable. Quant à l’ouate de cellulose à souffler, issue du recyclage du papier, elle est une solution économique pour les espaces complexes, puisqu’elle peut plus facilement s’introduire. Voici deux exemples concrets parmi beaucoup d’autres qui prouvent que les matériaux biosourcés, bien utilisés, peuvent être des alternatives compétitives.
La main d’œuvre nécessaire à la pose de ces « nouveaux » produits ou les accessoires qui y sont liés peuvent être plus importants que pour des matériaux « classiques ».
➡️ Ici encore, c’est à nuancer. En effet, des primes régionales en rénovation accordent des bonus pour les gens et entreprises ayant recourt au biosourcé… De quoi compenser ces coûts.
Comment solutionner ces freins ?
En incitant les industriels wallons spécialisés dans les matériaux biosourcés à accroître leurs capacités de production, dans le but d'améliorer à la fois la compétitivité des prix et la disponibilité des produits. En plus, les technologies utilisées pour industrialiser la production restent relativement accessibles car les procédés de fabrication ne sont pas nouveaux et ne représentent pas des enjeux technologiques majeurs ! De quoi se pencher sérieusement sur la question.
Le développement de stratégies commerciales visant à cibler les grands chantiers est primordial. Les autorités publiques peuvent encourager l'utilisation des matériaux biosourcés, en commençant par donner l'exemple à travers leurs propres marchés publics. Le secteur de la construction de demain Vous l’aurez compris, les isolants biosourcés s'annoncent comme des solutions clés pour la construction de demain, visant à réduire la consommation énergétique des bâtiments et leur impact environnemental. Les initiatives wallonnes dans ce domaine offrent l'opportunité de diminuer la dépendance vis-à-vis des ressources importées, tout en créant des emplois locaux durables et prometteurs.
Maintenant, maintenir des prix accessibles pour l'ensemble de ces isolants reste crucial pour assurer leur succès à long terme.
Le saviez-vous ?
Quelle est la différence entre « matériau durable » et « matériau biosourcé » ?
Un matériau biosourcé est fabriqué à partir de matières premières renouvelables d'origine biologique, comme des plantes, des micro-organismes ou d'autres sources naturelles. Ces matériaux peuvent être biodégradables et ont souvent un impact environnemental moindre lors de leur production par rapport à certains matériaux synthétiques.
Un matériau durable est conçu pour minimiser son impact sur l'environnement tout au long de son cycle de vie, en considérant des aspects tels que sa fabrication, son utilisation et sa fin de vie. Un matériau durable peut être biosourcé, mais tous les matériaux biosourcés ne sont pas nécessairement durables s'ils ne sont pas produits ou utilisés de manière à réduire leur empreinte environnementale.